Dans la continuité de post précédent s’interrogeant sur les relations entre notions d’interface et de transduction, il est notable que le corps humain comprend une multitude de transducteurs : la peau, le nez, les yeux et les oreilles transforment des signaux mécaniques, chimiques, visuels et sonores en signaux nerveux. A l’inverse les muscles et les cordes vocales traduisent des signaux nerveux en signaux inertiels (mouvements) et signaux sonores. Le corps serait-il une interface entre le corps et le monde réel ?
Sans rentrer dans le débat entre partisans et opposant au dualisme corps/esprit cartésien, il est possible de souligner le nombre croissant de projets visant à « câbler » directement le système nerveux sur des applications sans passer par la médiation du corps. Certains y verront des recherches à visée transhumaniste, d’autres les justifieront par l’amélioration des conditions de vie offerte aux personnes ayant perdu l’usage de certaines fonctions corporelles, et particulièrement celles des tétraplégiques.
Voici quelques technologies qui peuvent donner une idée des possibilités qui pourraient bientôt nous être offertes :
- EMG (électromyographie) : il s’agit de capter des signaux électriques transmis aux muscles. Cette techno est utilisée pour la réalisation de prothèses (voir Chabloz Orthopédie, Otto Bock, ou Tech Innovation). Il existe aussi des recherches sur des applications pour personnes valides telle que celle-ci réalisée à la NASA où le sujet de l’expérience peut se passer de clavier : la spécificité des muscles contractés lors du mouvement des doigts permet d’inférer la touche tapée. Un modèle papier du clavier suffit donc pour réaliser les entrées de données.
- EEG (électroencéphalographie) : les signaux électrique sont captés dans le cerveau, soit au moyen d’électrodes, soit à distance en utilisant un casque. Je vous renvoie à l’article de Cyril Fievet sur InternetActu qui reste d’actualité.
- Subvocalisation : les signaux envoyés aux muscles du larynx sont captés sans qu’il soit besoin de vocaliser. Je vous renvoie cette fois à l’article de Rémi Sussan sur InternetActu.
Remarquons qu’il ne s’agit là que de technologies de « data input », d’entrée de donnée (du point de vue du système commandé). Une interface doit cependant permettre une transduction des signaux de manière bidirectionnelle. On peut parier sur l’émergence de technologies permettant de brancher les sorties de données directement sur le cerveau. On trouve là encore des applications pour palier des handicaps avec la substitution sensorielle. A plus long terme, on peut imaginer tirer parti de la plasticité du cerveau pour greffer à l’homme de nouvelles capacités sensorielles.
4 Oct, 07 at 6:37
[…] est étendue de quelques terminaux mobiles à l’ensemble des objets du quotidien. L’interfaçage neural pousse le mouvement encore plus loin en mettant sur le même plan monde physique et monde […]