novembre 2007


Deux posts précédents ont permis de définir les notions de broadcast et pluricast d’une part et de méthode push et méthode pull d’autre part. En voici un résumé :

  • Une communication est en mode broadcast si l’adresse à laquelle est disponible le contenu est fixée par l’émetteur. Si l’adresse est fixée par le récepteur, il s’agit de pluricast.

  • Une communication utilise la méthode push si elle est initiée par l’émetteur, et en mode pull si elle est initiée par le récepteur.

Le croisement de ces deux dimensions permet d’obtenir une classification intéressante des médias comme le montre le tableau suivant :

Classification des médias

 

Broadcast + Push : la TV et la radio en sont des exemples simples : l’adresse (la fréquence) est fixée par l’émetteur (en fait par le législateur, mais on peut identifier les deux) et le contenu est placé à cette adresse sans que l’utilisateur ait à le demander. Il en va de même pour les sites internet classiques (par opposition aux adresses internet fournissant du contenu généré de manière dynamique, voir ci-dessous).

Pluricast + Push : le courrier postal et son équivalent électronique fonctionnent bien en mode push : c’est l’émetteur qui initie la communication en postant un message, et il s’agit de pluricast car à différents récepteurs correspondent différentes adresses. Le téléphone est similaire tout en se distinguant des deux précédents par le fait que c’est un mode de communication synchrone : la distinction entre émetteur et récepteur est estompée du fait que la communication est à tout moment bidirectionnelle.

Pluricast + Pull : l’exemple du RSS a été donné dans un billet précédent.

Broadcast + Pull : une recherche Google sur le mot « ihm » me conduit à l’adresse « http://www.google.fr/search?hl=fr&q=ihm&btnG=Recherche+Google&meta= » qu’en tant que récepteur je n’ai pas choisie, il s’agit donc bien d’une communication en broadcast. Le contenu affiché a par ailleurs bien été envoyé à cette adresse à ma demande (on fait abstraction de la mise dans le cache des requêtes les plus fréquentes) : si ce n’était pas le cas cela signifierait que cette page ainsi que toutes les pages correspondant à toutes les recherches possibles (ne comptez pas c’est un ensemble infini) sont maintenues et mises à jour par Google, ce qui est impossible. On donne dans la figure suivante l’illustration de cette « cherche ».

Cherche

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La définition que donne Wikipedia des technologies push et pull est la suivante :

Push technology on the Internet refers to a style of communication protocol where the request for a given transaction originates with the publisher, or central server. It is contrasted with pull technology, where the request for the transmission of information originates with the receiver, or client.

A première vue la technologie RSS semble utiliser la méthode push : dans un lecteur de flux sont mis à jour sans action de la part de l’utilisateur. Cependant cette mise à jour n’intervient pas à l’initiative de l’émetteur du flux mais suite à une demande émise par l’agrégateur. Cette demande est émise vers une adresse appartenant à l’émetteur du flux et lui communique l’adresse du récepteur à laquelle la mise à jour doit être envoyée.

RSS

Quelques différences notables entre méthodes push et pull :

  • La technologie pull permet à l’utilisateur de contrôler les émetteurs qui peuvent accéder à son adresse. C’est une forme de contrôle d’accès sur identification.

  • La méthode pull est traductrice d’une intention du récepteur : elle s’insère dans une pratique de l’utilisateur puisque l’information lui est délivrée à sa demande. La méthode push est elle la traduction d’une intention de l’émetteur. Ces deux méthodes sont duales du point de vue de la coordination de deux interlocuteurs.

  • La tenue du « carnet d’adresse » se fait du côté du récepteur dans le cas de la méthode pull et du côté de l’émetteur dans le cas de la méthode push.

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