Pour les tenants de l’indépendance de la forme et du fond, des services web récents illustrent l’influence de l’un sur l’autre. Twitter et 12seconds.tv en sont des exemples : ces services reprennent des modalités d’expression (le texte et la vidéo respectivement) préexistantes et leur adjoignent une contrainte, celle de la concision.

La question qui vient à l’esprit est : en quoi cette contrainte, que chacun pourrait s’appliquer de manière volontaire en utilisant des outils déjà existants (blogs pour Twitter, et plateforme de vidéo telles que Youtube ou Seesmic pour 12seconds.tv), suffit à fonder le succès de ces services ?

Cette contrainte de concision pourrait être comparée à celle imposée lors d’exposé oraux, présentations, elevator’s pitch… obligeant le locuteur à s’exprimer de manière synthétique. Cependant les effets constatés sont beaucoup plus profonds : on ne dit pas la même chose en moins de mots, on dit des choses différentes.

De la même manière que des modalités d’expression différentes trouvent des pratiques différenciées, ces nouveaux services introduisent de nouveaux modes de communication. Une fois apprivoisés on peut s’attendre à ce qu’ils nous deviennent aussi naturels et complémentaires (non concurrents) que des modes de communication déjà existants.

A quand un perec.com qui nous oblige à nous exprimer sans utiliser la lettre « e » ?

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